À Bulles

Bulle Possession – 23 juillet 2023

Mais comment la Bulleuse chemine-t-elle d’une scène bucolique au concept de « Possession » ? Comment passe-t-on d’un pique-nique jusqu’aux frontières de ce terme qui sent bon le souffre ?

Reprenons l’affaire depuis le début. Nous avons voulu faire découvrir un spot très prisé à des amis en visite, profitant de la balade avec deux enfants pour pique-niquer en plein air. Les sites touristiques, par définition, attirent la foule, aussi nous sommes-nous écartés, cherchant un peu d’ombre et de nature dans les champs voisins. Précisons qu’en Suisse, les alpages sont couramment traversés par des chemins de randonnées, voire par des petites routes, et il n’est pas rare de devoir s’arrêter pour attendre qu’un veau ait fini son goûter, avant de pouvoir redémarrer. Le touriste est prévenu qu’il est hautement déconseillé d’interagir avec les vaches allaitantes, mais ça fait partie des trucs écrits en tout petit sur la notice et que l’on ne lit qu’après le drame.

Notre histoire commençait au mieux. Pas de petits veaux à l’horizon, quelques bovidés à distance respectueuse d’une clairière qui n’avait rien à envier à celle où s’assoupit le Sous-préfet au champ. Cependant, un jeune adolescent à cornes s’approche, curieux, et croise notre jeune teenage boy qui a certainement des ascendants dans la famille d’un certain Francesco d’Assisi. Charmant : ils s’approchent, s’apprivoisent mutuellement. Les bovidés et les humains vivent chacun en troupeau. Le nôtre campait là, devisant en terre conquise, chez l’autochtone meuglant. Le jeune explorateur est peu à peu suivi par ses potes plus timides, désormais rassurés. Puis, débarquent les mamans… Nous en étions à notre frugal dessert lorsque le cercle de curieux se rétrécit un peu trop à mon goût. Déjà ridiculement Bulleuse, être peureuse ne fait plus peur à mon égo. Nous levons donc le camp et repartons, sous des regards dont la curiosité devenait … possessive : « Mais que font-ils chez nous, ceux-là !? ».

À ce stade du récit, vous vous demandez si vous ne vous êtes pas fait berner par le titre : pas de sang sur les murs, pas de diabolique possession, il n’y a rien de grave. Et pourtant si ! C’est grave, au sens physique du terme, bien au-delà de l’absence d’hémoglobine sur les mûres et de sensationnel. C’est du « lourd », à réfléchir. Mais il nous faut d’abord finir l’histoire.

Notre troupeau touristique s’en fut prendre, en fin de journée, l’apéritif dans un chalet d’alpage. La responsable de vaches allaitantes au pré, de vaches laitières et de veaux à élever, s’exile seule là, au milieu de nulle part, pendant la saison d’estive, en autonomie complète. On visite les petits veaux à l’étable, on caresse une laitière « parce qu’elle est gentille ». Et voilà la Bulleuse, un peu honteuse, qui rapporte ses peureux exploits de la journée et la retraite hâtive dont elle fut la cause. Quel ne fut pas son étonnement de voir l’inquiétude se peindre sur les traits de l’éleveuse : nous l’avions effectivement échappée belle, de nombreux accidents ont lieu chaque année et l’imprudence était majeure.

Quelques jours plus tard, accompagnant au même spot incontournable une nouvelle visiteuse, la Bulleuse put constater que le pré en question était clos de barbelés bien tendus, sans porte d’accès : exit les touristes. Y avait-il eu un incident ? Place à l’imagination.

Lorsque nous prenons possession d’un nouveau territoire, entrons en contact avec ses occupants, nous y projetons nos attentes, nos rêves, notre anthropomorphisme parfois, et nos connaissances de néophytes pour y réaliser sans entraves nos désirs, dans une nature taillée à l’image de notre imaginaire, bien loin de ce qu’elle est.

Pourtant, notre petit troupeau touristique n’était pas né de la dernière pluie : nous étions tous des habitués et professionnels des équidés, à haut niveau pour certains. Seulement voilà, les vaches ne sont pas des chevaux. Ces derniers sont au contact de l’homme du premier au dernier jour de leur vie, les juments ont confiance en l’homme et, pour qui ne craint pas un coup de pied de poulain un peu joueur, on peut séjourner au milieu des équidés sans autre. Il en va tout autrement des vaches, surtout lorsqu’elles sont en liberté et responsables de leur progéniture qu’elle allaitent parfois très tard. Et elles ont bien raison ! Qui n’a pas eu un veau un peu fragile dévoré par des renards, sans parler de ceux qui, aujourd’hui, disent même avoir vu le loup !

Que faire ? Doit-on dire adieu à ces incursions en pleine nature ? Doit-on accentuer l’écart entre elle et nous, ce qui ne fera qu’amplifier le fossé qui nous sépare ? Céder au « tout sécuritaire » dont on sait qu’il sert une pensée totalitaire ? Ce que nous décrivons là, à l’échelle de la faune, est vrai aussi pour la flore : en Suisse, il est interdit de cueillir des plantes à tout va. La quasi-totalité de la faune est bien incapable de défendre son territoire et d’en éviter des perturbations souvent létales. Quant à la flore …

Mais n’en va-t-il pas de même des relations humaines ? Ne « débarquons-nous » pas dans la vie de l’Autre, individu ou groupe, en possesseurs, l’identifiant à ce que nous projetons sur lui, sans tenir compte de ce qu’il est ?

Il est temps de faire un petit tour autour du concept de « Possession ».

Posséder, du latin « possidere, possideo », vient de « sideo » : être assis, sièger, être établi, fixé, comme l’on assied sa connaissance en lui donnant de bonnes bases ; comme on possède un savoir-faire, autrement dit « connaître », presque bibliquement, corps et âme. L’étymologie de « posséder » est intéressante car elle sent très vite bon la maîtrise, l’emprise et le matériel, jusqu’à la réification de l’Autre : dans la possession diabolique qui se décline en celle d’une femme, d’un enfant, « avoir à soi, en son pouvoir ; avoir la propriété, la possession » des objets, attributs, honneurs, ou qualités. Il faut passer au figuré pour retrouver une notion de parfaite connaissance, d’un « savoir bien » qui, là aussi, est dans la fragrance du registre de l’Avoir, le savoir étant alors encyclopédique tandis que la connaissance respire l’« être avec ».

Georges Duhamel écrit La Possession du Monde entre Verdun et La Somme (1917–1918), confiné avec ses quinze compagnons d’infortune et de multiples blessés et mourants, impuissant, broyé par cette Grande Guerre qui les possède tous. Celui qui sera plus tard un académicien notoire est alors chirurgien à bord des fameux autochirs, hôpitaux chirurgicaux mobiles. Il choisit de « posséder » son possesseur et nous révèle de façon admirable le chemin qu’il va trancher vers une possession de vie, en réponse à cette possession mortifère qu’est la guerre, à une échelle jamais imaginée, et ce bien au-delà des tranchées.

Pour Duhamel, posséder, c’est connaître intimement, à fleur d’âme et d’Harmonie. Harmonie ? Ἁρμονία, « union, agrément », de ἁρμόζω, harmozō « (bien) aller ensemble, joindre, unir », ἄρω, árô, « lier ». Harmonie est tout d’abord « concours et accord de plusieurs son », pour figurer « l’accord parfait et une entière correspondance de plusieurs parties qui forment un tout » avec des étincelles de concorde, la concordia latine : con (avec) et cor, « coeur ».

Écrit dans les tranchées, au milieu d’un hurlement d’âmes en souffrance, Georges Duhamel « réinitialise », diraient nos développeurs, la pensée, d’Épictète à Marc Aurèle, en passant par l’Homme Jésus. Il s’agit d’apprendre à connaître, jusqu’à l’intimité d’une possession qui tourne le dos à l’Avoir pour n’être plus qu’Être assis, établi, ancré dans la réalité de l’Harmonie de qui voit le monde comme il est dans son infinie richesse, corps et âme, et non comme un objet à s’approprier, par le fer, ou par le pouvoir dont le son du canon est l’écho.

D’un pique-nique à la recherche de ce bonheur qui est dans le pré et qui faillit provoquer l’amour vache à la vivante Possession, il est temps de laisser la parole à Georges Duhamel qui parle bien mieux qu’une simple Bulleuse pas trop téméraire de cette philosophie qui s’accouche dans les douleurs d’une terre tranchée dans ses chairs et dans sa tradition, anticipant ainsi sur le discours de philosophes comme Hannah Arendt dans Crise de la Culture.

« J’en suis sûr, nous sommes sûrs que le bonheur est la raison même de notre vie. Ajoutons tout de suite que le bonheur est fondé sur la possession, c’est-à-dire sur la connaissance parfaite et profonde. »

« Les autres veulent posséder une maison, un champ, une paire de boucles d’oreilles, une automobile. Pour eux, la possession n’est pas une connaissance, c’est d’abord une jouissance exclusive et quasi solitaire. Ils se trompent sur le bonheur et la possession. Ils se trompent jusqu’à la guerre, jusqu’au massacre et jusqu’à la destruction. »

« Si vous le voulez, nous posséderons l’univers entier, et c’est dans cette possession que nous trouverons le salut de notre âme. Nous posséderons, par exemple, cet inconnu qui marche sur la route, la couleur du bois de pins qui hérisse l’horizon au sud, la pensée de Beethoven, nos rêves de la nuit, le concept d’espace, nos souvenirs, notre avenir, l’odeur et le poids des objets, notre douleur à cette minute et mille et mille autres choses en outre. »

Georges DUHAMEL, La Possession du Monde, Mercure de France, 1945.

Hannah ARENDT, La Tradition et l’âge moderne, dans La Crise de la Culture, Folio, 2021.

Et un grand merci aux contributeurs de wiktionary.org

Bulle d’Ère – 30 juillet 2023

Ça y est, c’est officiel : nous sommes tous des dinosaures. « Le changement climatique est là. Il est terrifiant. Et c’est juste le début. L’ère du réchauffement climatique est terminée, place à l’ère de l’ébullition mondiale.”a déclaré le 27 juillet 2023 Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU.

Mais comment la Bulleuse passe-t-elle de trois bulles à l’entrée d’une grotte à cette annonce ? L’hirondelle qui n’annonce pas le printemps est dans la Bulle suivante : la cascade de la grotte, dédiée à Jean-Jacques Rousseau, est à sec !

Et pourtant, le 24 juillet dernier, à quelques kilomètres de là, La Chaux-de-Fonds (NE) fut soudain ravagée par un phénomène météorologique de grande ampleur qui détruisit usines et autres environnements patrimoniaux.Trop d’eau ici, plus du tout là, pendant que ceux qui cherchaient une bulle d’air vacancière méditerranéenne auront trouvé Hadès au rendez-vous en Grèce, ou autre Sicile : Perséphone doit vraiment lui manquer car il a ouvert toutes grandes les portes des Enfers, histoire d’en faire rabattre un peu à Jolie-Maman, alias Déméter, et lui signifier que le couple à mi-temps, c’était peut-être bien terminé. Sans doute Hadès a-t-il efficacement recruté parmi ceux qui utilisent ce feu prométhéen, qui devait sauver les Hommes de la mauvaise pioche d’un Épiméthée distrait, aliénés qu’ils sont désormais à une déesse folle : Hubris.

Mes pensées, comme mes Bulles, volent souvent en tous sens : lequel choisirons- nous aujourd’hui ? Il faut bien prendre un chemin, faute de quoi l’on piétine sur place. Je commencerai donc par dévoiler mon « protocole de recherche » : la Raison est passage obligé pour rester crédibles par les temps qui courent vers on ne sait quoi. La Bulleuse voyage à l’instinct, sans rien préparer à l’avance, et ainsi risquer de déflorer La Rencontre, afin se laisser « affecter » par elle. C’est donc par hasard qu’elle découvrit un des soixante cailloux d’un Petit Poucet qui allait… À la Grotte de J.J. Rousseau !

Jean-Jacques Rousseau vécut à quelques centaines de mètres de cette grotte dite « De la cascade », dans la petite ville de Môtiers, à l’époque principauté de Neuchâtel. Un musée occupe la maison où il logea, de 1762 à 1765 avec sa femme, Marie-Thérèse Le Vasseur. Il fuyait alors les foudres françaises autant que genevoises, provoquées par son attitude anticléricale et son « Du Contrat Social ». Passionné de promenades et d’herboristerie, on imagine que les soixante « cailloux » du Petit Poucet sur le chemin de la Cascade, chacun gravé d’une citation du célèbre marcheur, nous mettent dans ses pas, deux siècles plus tard, pour jouir, comme il le fit, d’un environnement préservé, protecteur et d’une beauté rare, toute en variété de flore, faune et de lumière.

Il y a quelques semaines, la Bulleuse marchait dans les traces d’un célèbre Moustachu, de l’autre côté de la Suisse, en Engadine. Voici que le hasard l’a conduite sur celles d’un autre philosophe marcheur et inspiré par la nature, au lendemain de cette annonce de changement d’ère.

Il ne lui reste que de vagues souvenirs des Confessions, ou Des Rêveries du Promeneur Solitaire qui seront peut-être bientôt sur une table de chevet déjà bien occupée. Une petite visite au musée de Môtiers est programmée : nous verrons bien comment Ça bulle par là-bas.

Que reste-t-il de cette Rencontre, comment a-t-elle affecté la Bulleuse ?

La grotte a deux entrées. On est immédiatement informé de la présence de chauves-souris qu’on est prié de ne pas déranger pendant leur sommeil : silence et absence de feu et autre barbecue sont de rigueur. Puis l’on remarque la fraîcheur extrême de la grotte, son aspect enveloppant à l’entrée, puis mystérieusement inquiétant dans les boyaux qui se devinent. J’imagine mon Promeneur assis là, écoutant la cascade, rideau légèrement écarté pour permettre l’accès à l’antre. Les pensées éclatent certainement comme des bulles dans l’esprit tourmenté de Jean-Jacques, le vacarme de ses tracas est couvert par l’eau tumultueuse qui lave sans doute bien des doutes, des angoisses.

Adonnons-nous un instant à de la psy de comptoir qui n’est pas toujours faite que de lieux communs et d’âneries et laisse parfois filtrer un rayon de bon-sens.

Dans cette grotte, me sont revenus les souvenir de Jean-Baptiste Grenouille, cherchant dans sa grotte son Parfum, lui qui naquit (pour ne pas dire fut excrété), entre deux étals de poissons. Robinson, en sa souille, cherche lui aussi cette identité liquéfiée par les limbes du Pacifique solitaire.

Jean-Jacques lia son existence à Marie-Thérèse, presque illettrée, avec qui il ne pouvait échanger, mais à qui il promis de ne jamais l’abandonner et de ne jamais l’épouser pour ne déroger qu’à la seconde promesse. Dés sa naissance, Jean-Jacques perdit sa mère d’une fièvre puerpérale. Depuis, il ne cessa d’être en quête de cet Autre qui nous manque d’autant plus que nous le perdons trop tôt. Puis il trouva en Marie-Thérèse à laquelle aucune passion, pas « la moindre étincelle d’amour » ne le liait, un attachement pour celle qu’il nommait sa « Tante », « Gouverneuse », ou « Soeur ». Laissons un instant place aux « Confessions » :

« Quand j’étais absolument seul, mon coeur était vide ; mais il n’en fallait qu’un pour le remplir. Le sort m’avait ôté, m’avait aliéné, du moins en partie, celui pour lequel la nature m’avait fait. Dés lors, j’étais seul ; car il n’y eut jamais pour moi d’intermédiaire entre tout et rien. Je trouvais dans Thérèse le supplément dont j’avais besoin ; par elle je vécus heureux autant que je pouvais l’être selon le cours des évènements. »

Nous voilà face à un Maqowm, un lieu : dans l’étendue qu’est la grotte -avec toute sa dimension utérine (luminosité filtrée, bruits aquatiques, proximité abyssale ou intestine, mais avant tout protection), et lieu de l’esprit dans un coeur simple, celui de Thérèse.

Promeneur, tu pensas ici les tumultes de cet âge des Lumières dont tu fus un astre majeur autant que dissident et visionnaire. Je scrute ta voix dans le silence de la cascade tarie : que faire à l’aube de l’ère nouvelle, toute en bulles destructrices d’un changement d’état ? Dois-je faire, comme on me le conseille, l’autruche ? Vivre l’instant présent en ce lieu magnifique et, « après moi, le Déluge » ? Comment concilier les affects joyeux que me conseille Baruch Spinoza et chasser les affects tristes dont il me dit qu’ils m’appauvrissent ?

L’accès à la cascade et à la grotte est simple : nous aurions pu rebrousser chemin. Cependant, mon compagnon choisit d’aller à l’origine du problème et nous gravîmes, à grand peine pour moi, la pente jusqu’à la source tarie.

Pendant cette escalade, j’ai dû me dépasser physiquement, repousser le vertige qui m’affecte en pareilles circonstances.

Pendant cette ascension, Antonio Guterres s’est envolé de mon esprit : oiseau de mauvaise augure qui m’avertit, mais me manipule, m’aliène peut-être aussi au passage, « pour mon bien », espérons-le ?

À la place, virevoltent les multiples papillons et autres insectes de mon enfance, leur variété, leurs couleurs, leurs chants rejoignent, dans mon souvenir, ces neiges éternelles sur les sommets de la Suisse traversée il y a bien plus d’un demi-siècle et qui, aujourd’hui, n’existent plus que sur le fond violet de la plaquette de chocolat Milka.

Désormais, les papillons sont exception ; des glaciers, il ne restera bientôt plus que la marmotte qui met le chocolat dans le papier d’alu. D’ailleurs, ils rendent désormais les cadavres de ceux qu’ils ont volé, il y a des décennies, voire des siècles, à leurs proches tandis que la mer affichait 38.5°C à 60 km des côtes de Miami, en surface, il y a quelques jours.

Des globicéphales s’échouent en troupeaux nombreux sur certaines côtes, des manchots sur d’autres, mais la science ne s’est pas prononcée, ne concluons pas hâtivement de la présence d’un lien quelconque entre ces évènements en faisant, après la psy, de la de science de comptoir.

Fruit du hasard, les orques attaquent l’organe de direction de voiliers impuissants, dans le détroit de Gibraltar, s’en prenant au safran : soyons poètes et tentons de voir, dans le chaos qui s’annonce, l’humour des confuses paroles de la Nature baudelairienne qui nous dit que, décidément, nous avons perdu le Nord !

Faire l’autruche n’est pas la solution et le colibri de la fable est moqué par la haine et l’angoisse qui se déguisent en « après moi, le Déluge ».

Alors que faire ? Filons la métaphore du colibri pour repriser les trous dans lesquels s’abîme notre âme et ne la vendons pas au Diable. Certes, la goutte d’eau dans le bec du colibri est vaporisée en une inutile tentative, mais elle pourrait efficacement éteindre cette flammèche échappée du brasier, menace d’un nouveau foyer d’incendie.

À y bien réfléchir, certains dinosaures ont su prendre de l’altitude et voir les choses sous d’autres angles, poésie et culot inclus : ne se sont-ils pas finalement bien sortis d’affaire, pour le plus grand bonheur de tous ? Ils s’appellent aujourd’hui … des oiseaux !

Merci de m’avoir accompagnée dans mon survol de l’ère nouvelle où des bulles trop chaudes, annoncent un changement

d’état : dans leur multiples variétés, sachons garder le cap de nos affects désenchantés sur l’océan des possibles à penser.

Quelques sources :

Vendredi, ou les limbes du Pacifique, Michel Tournier.

Le Parfum, Patrick Süskind.

Le Maqowm, conférence de Yehia Benchetrit.

« Rousseau -L’Homme est bon par nature » ; « Spinoza », Le Précepteur.

Merci également à Wikipédia.